vendredi 25 septembre 2015

Autoportrait de l'auteur en coureur de fond


Dans ce livre, Murakami nous parle de sa passion pour la course à pied. Qu'est-ce que peut bien lui apporter cette pratique au point d’en écrire un livre ? Il y a, bien sûr, les bienfaits physiques qu’amène une telle activité, mais de là à écrire un bouquin dessus ?

Mais dans ce livre, on apprend que Murakami a changé drastiquement de rythme de vie : lui qui était couche-tard et grand fumeur se met à dormir tôt, se lève aux aurores et arrête complètement la cigarette. Un changement de rythme de vie radical, une nécessité aux yeux de l'auteur s'il veut être capable d’enchaîner les kilomètres. Car oui, la course à pied est un sport très exigeant qui demande beaucoup d'efforts et cela, d'une manière constante.

Pour ce qui est de la constance, Murakami nous détaille bien le côté drastique de son mode de vie.
Quant à l'effort, l'auteur est doué pour nous faire comprendre en quoi une crampe au mollet est un redoutable adversaire !

N’empêche qu'on peut se demander ce que peut apporter ce goût de l'effort. C'est justement sur cela que s’attarde le livre : les bienfaits tirés de la pratique de la course à pied, en tant qu'individu, mais surtout en tant qu'auteur. On en revient donc finalement au titre du livre.

Dans ce livre il s'agit de comprendre en quoi chez Murakami écriture et course sont intimement liées. Un lien qui peut sembler étrange, car les 2 disciplines semblent à priori très différentes. Cependant, l'auteur, avec son écriture claire et précise, arrive à nous montrer en quoi les deux disciplines peuvent être bénéfiques l'une à l'autre, effort de création et exercices physiques réguliers pouvant être intimement liés.

Si on s’attarde sur la création, on peut remarquer que Murakami met parfois un peu de lui dans ses personnages :
le héros de la « Course du mouton sauvage » a ainsi un mode de vie très dissolu avec notamment une grosse consommation de cigarette et d'alcool.

Tout le contraire du héros de « Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil » qui, lui, a une vie bien ordonnée, saine, et court régulièrement.
La raison de la différence entre ces deux protagonistes, c'est simplement à quelle période de la vie de Murakami les deux livres respectifs ont été créés. Le premier des deux romans ayant été écrits avant que l'auteur change de rythme de vie (ce qu'il fit vers ses 30 ans).

Si on peut tout à fait s’intéresser au côté purement sportif du livre, on peut aussi, pour peu que l'on aime l'auteur, y trouver un grand intérêt. Le sujet peut sembler rébarbatif à ceux qui ont la course à pied en horreur, mais le livre n'est pas un pavé et il se lit vite,
Je vous le recommande vivement !

Quartier lointain



C'est en voulant rentrer d'un voyage d'affaire que Hiroshi Nakahara (un père de famille ayant la quarantaine bien tassée ) se retrouve par erreur dans un train qui le conduira dans la ville de son enfance. Monsieur Nakahara se retrouve ainsi dans la ville de Kurayoshi , un lieu où il ne s'est pas rendu depuis plusieurs années. Décidant de mettre à profit ce coup du sort , notre héros se rend sur la tombe de sa mère , et suite à une fatigue subite, tombe littéralement dans les bras de Morphée . A son réveil, monsieur Nakahara se retrouve âgé de 14 ans et se rend bien vite compte qu'il a également fait un saut de plusieurs dizaines d'années en arrière pour se retrouver à l'époque de sa deuxième année de lycée. Comment et pourquoi deviendront bien vite des questions secondaires face à l'attrait de cette seconde jeunesse et surtout , face au désir de mieux comprendre les événements du passé et la possibilité de pouvoir les changer .

 Quartier Lointain est un manga de Jiro Taniguchi, un mangaka dont la carrière a débuté en 1970 et qui est notamment connu en France pour des œuvres comme L'homme Qui Marche ", Le Journal De Mon Père et plus récemment L'orme Du Caucase, Quartier Lointain a été dessiné en 1998 et est sorti en France en 2002 . Ce manga est sorti en deux volumes aux éditions Casterman et une édition de luxe est ressortie en 2006 : regroupant les deux volumes en un seul , avec une couverture cartonnée , les six premières pages en couleurs et une préface de Jaco Van Dormael (réalisateur entre autre de " Toto Le Héros " et du " Huitième Jour " ) . Les seuls vrais défauts à mes yeux de cette édition sont le prix plutôt élevés (25 euros) et le sens de lecture qui est resté à l'occidentale .

C'est la seconde fois que je lis Quartier Lointain, mon approche et mon ressenti de ce manga n'a pas été la même durant sa relecture . Lors de ma première lecture , il s'agissait simplement à mes yeux d'une histoire originale se déroulant dans le Japon des années 60 ,et ma réflexion n'était guère allée plus loin . Bien au chaud dans mon canapé et avec quelques années de plus à mon actif, mon approche de l'œuvre et cette fois un peu plus réfléchie: à travers ce voyage dans le temps, Hiroshi redécouvre son enfance , il se rappelle de sa jeunesse , de tous ses sentiments et de ses désirs de l'époque que le poids des années lui ont fait oublier , pour les remplacer peu à peu par des sentiments tels que la frustration, la lassitude et tout simplement la résignation . Grâce à cette nouvelle chance, Hiroshi va chercher à comprendre son père et ce qui a poussé ce dernier à prendre une grave décision au bout de quinze ans de mariage , en faisant cela, notre héros en apprendra plus sur le père de famille qu'il est lui-même devenu , une forme d'introspection qui lui permettra de corriger le sens de sa propre vie ...

 Quartier Lointain est un récit teinté de nostalgie , toute la subtilité étant que celle ci ne soit à aucun moment suggéré par l'auteur mais simplement ressentie par le lecteur . Ce quartier plein de vie , cette famille parfaite et cette jeunesse retrouvée font que l'on s'attache à ce petit monde d'une autre époque . Bien sûr, on peut justement reprocher que ce petit monde en question soit d'apparence si parfaite , que tout cela ressemble a un fantasme de quinquagénaire sur une jeunesse à jamais révolue , mais qu'importe quand il est si facile de se laisser transporter...
 Il s'agit donc à mes yeux d'un manga captivant , qui arrive a nous faire changer de regard sur des choses comme nos relations avec nos proches ou d'une manière plus générale l'emprise des années sur nos destins . Personnellement, cette histoire m'a fait comprendre que nous ne sommes pas a l'abri de changements imperceptibles , qui au fil des ans peuvent nous faire devenir de toutes autres personnes que ce que nous sommes au plus profond de nous-mêmes .

 Quartier lointain est tout simplement une belle histoire qui, je l'espère, ne vous laissera pas indifférents.

Honey and Clover

Source: manga-news


En gros, on suit l’évolution d'un groupe de jeunes gens hétéroclites qui cherchent à trouver leur place dans le monde. Honey and Clover est un Josei manga de Chika Umino en 10 volumes (2000 à 2006 environ). Une série d'animation a aussi été réalisée, elle fait deux saisons et sa qualité est excellente (enfin, surtout la première saison mais le tout est globalement très bon).

Les dessins du manga ne sont pas particulièrement jolis, ils sont même un peu brouillons mais l'auteur possède un trait particulier qui m'a fait adhérer a son style. Les émotions des héros sont notamment très bien retransmises. Le récit prend le temps de suivre ses personnages, l'histoire se déroulant sur plusieurs années. Les protagonistes aussi prennent globalement leur temps, surtout en amour : peu de coucheries ou d'expressions concrètes de sentiments amoureux entre 2 personnages. La plupart d'entre eux vivant des histoires d'amour à sens unique, les évolutions de leurs vies amoureuses étant basées sur un principe de quasi statu quo, le tout avançant sur des périodes tellement longues que l'on voit concrètement les saisons défiler.
C'est une bonne chose car cela évite le superflu et permet de se focaliser sur l’évolution des personnages, qui, au final, cherchent leur place dans la société, aussi bien dans un cadre professionnel qu’amoureux.
 L'auteur sait nous faire ressentir les craintes et les espoirs des personnages face au temps qui s’écoule et à l'avenir incertain qui se profile à l’horizon. Une certaine mélancolie prédomine dans le manga, pour autant l'humour est quand même présent, c'est clairement pas une BD comique, mais les touches d'humour font généralement mouche et sont nombreuses.

Nos héros savent bien que leurs années d’études sont comme une parenthèse enchantée, et cela, malgré les doutes et les déboires qui les assaillent. Un jour ou l'autre, le temps finira par les rattraper et les obligera à poursuivre leur route chacun de leur côté. Honey and Clover est donc un manga qui prend son temps. Il faut, pour l'apprécier, être sensible à l’évolution des personnages car le rythme de l'histoire est lent. Il se passe beaucoup de choses mine de rien, mais dans ce manga, il n’est pas question de nous balancer à chaque chapitre un événement dont le seul but est de garder l’intérêt du lecteur (pour caricaturer un peu).

Ce manga n'est pas un chef-d’œuvre mais c'est un gros coup de cœur, et si vous avez du mal à mettre la main sur ce dernier, la série animée est aussi un bon choix. Cette dernière, au risque de me répéter, est très fidèle à la BD et elle est d’excellente qualité.

dimanche 20 septembre 2015

Dédicace de Alex Alice

Mercredi 16 septembre je suis allé avec ma compagne à une rencontre avec Alex Alice, auteur entre autre de la BD Le Château des Etoiles. Cette rencontre qui était organisée par la librairie Folies d'Encre à Montreuil c'est faite en 2 temps:

Pour commencer des jeunes du club de lecture de la bibliothèque Robert Desnos ont posés des questions à l'auteur.
Des questions très pertinentes à mon gout, car l'auteur a du coup répondu à toute les interrogations que j'avais au moment de l'entretien.
Ensuite c'était le moment de la dédicace, Shermane et moi en avons profité pour acheter le volume 2, car c'était le jour de ça sortie. Nous avons demandé à Alex Alice un dessin de Claire, maman de Séraphin mais surtout grande pionnière dans la découverte de l’éther.

 Une rencontre passionnante avec un auteur ouvert et accessible et merci au personnel de Folies d'Encre pour leur très bon accueil.


dimanche 13 septembre 2015

Fantasy Life



Fantasy life se déroule dans le monde de Riviera, un monde qu’il vous faudra explorer de font en comble dans le cadre d’une quête principale moyennement passionnante mais surtout en en réalisant de très nombreuses autres annexes, le tout dans un univers joyeux où les bons sentiments sont quand même un peu trop présents.

Concrètement la quête principale est vraiment passable, pas inintéressante mais pour autant elle est d’un intérêt moindre par rapport aux quêtes secondaires.
Il y a plusieurs types de quêtes annexes, les classiques comme rendre service aux habitants, et les autres, les plus intéressantes, qui sont liées aux différents métiers de votre personnage.
Et des métiers vous pouvez en faire beaucoup, 12 pour être précis, de guerrier à forgeron en passant par couturier ou même cuisinier. Il suffit d’aller en ville pour changer de métier comme de chemise, niveau crédibilité c’est zéro, par contre niveau variété là on est bien !
Sauf au début du jeu où je vous conseille fortement de débloquer le grade d’apprenti pour chaque classe… Environ une demi heure par métier multiplié par 12 métiers, faut savoir être patient...
Pour chaque classe vous avez différents grades allant d’apprenti à maître, et encore, peut être est-il possible d’aller plus loin…

Pour réaliser ces missions il vous faudra en général, tuer des monstres, récupérer des ressources, voir faire les deux en même temps. Du grand classique mais pour cela, il est nécessaire d’explorer et on arrive là a une des grandes forces de Fantasy Life :
Riviera est pleines de petits détails, je n’irais pas jusqu’à dire que ça en foisonne mais les différents environnements ont été réalisés avec suffisamment de subtilité pour qu’on se prennent au jeu.
Il y a sur l’ensemble des environnements un vrais soucis de cohésion qui se ressent dès le début de l'aventure. C’est d’autant plus remarquables que le jeu était prévu à la base pour la Nintendo DS et du coup techniquement il est pas du tout impressionnant (tourner un défaut en qualité c’est digne d’un fan-boy quand même).

En parlant de subtilité je me doit de m’attarder sur le cas de la musique du jeu qui est assez spécifique. Il faut savoir que c’est Nobuo Uematsu qui en est à l’origine, concrètement, imaginer qu’un tel compositeur bosse sur de la musique d’ascenseur, ça ferait quoi ?
Moi à mon avis ça ferait une sacré musique d’ascenseur mais ça en serait quand même.
En l’occurrence Nobuo Uematsu a fait une bande-son passe partout, mais toujours avec le petit détail qui fait la différence. Dans une taverne par exemple la composition de base sera très classique sauf que Uematsu à eu l’idée de rajouter des voix, donnant l'impression qu' un ensemble de gars est en train de chanter à l'unisson.
La musique s’adapte aussi aux différentes phases des combats que l’on est amené à faire dans le jeu. Le parti pris est clairement de privilégier l’ambiance sans chercher à faire des morceaux inoubliables, l’objectif est atteint.

Autre point important la difficulté est quasiment inexistante, si un monstre est top fort pour vous il suffit de revenir plus tard, il y a suffisamment de quoi faire en quêtes annexes pour se mettre à niveau. Pour débloquer une situation de l’exploration et de la patience suffisent.
Pour qui recherche du challenge c’est un défaut mais pour qui recherche un RPG attachant, sans trop de prise de tète c’est un très bon point, car le jeu est très riche, on a toujours quelque chose à faire dans Fantasy Life .

Il s’agit d’un RPG de poche, dans lequel on se plonge régulièrement, pour des sections de jeu plus ou moins longue. Le scénario est simple et évite sciemment les prises de têtes, afin d’aider le joueur à se replonger dans le monde de Riviera.
Personnellement j’ai eu un véritable coup de cœur pour ce jeu, pour les raisons citées plus haut, qui font que ce jeu respire le travail bien fait et que cela se ressent sur le plaisir de jeu que j’éprouve encore en ressortant régulièrement la cartouche pour une petite partie.


Vous pouvez donc vous choper le jeux sur Nintendo 3DS, ce qui est une bonne chose car ce RPG est parfaitement adaptée au format portable.

mercredi 9 septembre 2015

Ikigami


Ce manga-là, je n'étais vraiment pas partant pour le lire. Le pitch de départ ne me donnait vraiment pas envie :

Dans un Japon alternatif et sous régime totalitaire, tous les enfants reçoivent la vaccination de prospérité nationale. Un vaccin sur mille contient une microcapsule qui, à une date précise, déclenchera la mort du porteur entre ses 18 et 24 ans. Le condamné reçoit 24h avant l'instant fatidique la visite d'un fonctionnaire qui lui apporte l'ikigami, son préavis de mort.

Pour moi, le thème de personnes qui doivent appréhender leur vie avec l'inéluctabilité d'une mort imminente me faisait craindre une espèce de phénomène "et si". Et si tu étais abandonné sur une ile déserte? Et si un doberman en rut abusait de toi? Et s'il ne te restait que 24 heures à vivre ? Bref, à tort, je ne voyais pas la pertinence du propos. Finalement, je me suis bien fourvoyé et en lisant Ikigami préavis de mort, je me suis pris une bonne grosse claque dans la figure.

L'Ikigami est censé amener la population japonaise à s'interroger sur la valeur de la vie, c'est du moins la version officielle de la raison d'être du programme de "sauvegarde de la prospérité nationale". Sans en dire trop sur le véritable but de cette loi, cette dernière est en fait un moyen de contrôler totalement le peuple.

La narration du manga se compose en 2 phases :

- Celle où on suit les dernières heures des condamnés. Ces derniers sont autant de visions différentes de la société japonaise, des visions exacerbées par une dernière étincelle de vie qui, de manière pas toujours prévue par le gouvernement, contribue à faire changer les choses.

- La seconde phase se concentre sur le fonctionnaire chargé de donner l'ikigami, on y suit toujours le même individu, monsieur Fujimoto. Celui ci remet les préavis de mort et s'occupe aussi du suivi des dossiers. De par ses confrontations avec les condamnés, celui-ci sera amené à réfléchir sur les conséquences et la raison d'être du système de "sauvegarde de la prospérité nationale". C'est par les états d'âmes de ce personnage et leurs conséquences que l'avancée de l'intrigue se verra le plus.

Que cela soit les rouages administratifs et judiciaires de ce Japon malsain ou la fin de vie de jeunes gens, tout sonne juste. Quand l'auteur nous parle du quotidien d'un danseur de hip-hop ou d'un jeune photographe, on sent qu'il s'est documenté tant leur vécu semble crédible.

Le scénario d'Ikigami préavis de mort impressionne, il est bien ficelé, fait réfléchir et l'intrigue monte en puissance de manière délectable.


Pas Raccord


Charlie n'est pas un adolescent comme les autres,sa personnalité se découvre à travers une correspondance à sens unique qu'il entretient avec assiduité.
Et c'est en tant que correspondant que l'on découvre le personnage, sa vie et surtout ses troubles (qui sont nombreux).

Cette correspondance permet de créer un lien fort avec Charlie, qui, aux premiers abords, semble être un personnage assez froid et distant. Un garçon qui, à première vue, a de gros problèmes de communication tant il est en décalage avec son entourage. C'est au fil des lettres de Charlie que l'on comprendra les raisons de son mal-être et autant le dire, le jeune homme a un lourd passif.

Dans ses lettres, Charlie met son cœur à nu, et alors là, je me permets un gros cliché que je trouve terriblement vrai dans le cas présent :
on peut voir Charlie s'ouvrir aux autres, sortir de sa bulle, mieux se connaître et peut-être parvenir à s’accepter.
Fin du gros cliché.

Ha oui tant que j'y suis, Charlie écrit des lettres, mais il a pas trop le choix car le roman se déroule au début des années 90. Du coup au lieu de faire un « Like » pour le clip qu'un pote adore, dans Le Monde de Charlie, c'est plutôt les compilations sur cassettes audio qui ont la cote. C'est con mais de nos jours, ça pose une ambiance.

Le Monde de Charlie est un livre touchant en grande partie car le personnage de Charlie lui-même est touchant.
Pour autant, ce dernier est pas seul, et son évolution personnelle est intimement liée à son entourage et aux relations qu'il parviendra à tisser. Il faut d’ailleurs signaler que les autres protagonistes de l'histoire ne gravitent pas autour de Charlie mais que c'est lui qui fait l'effort de s'intégrer.
Cette intégration et cette interaction influeront même sur la qualité rédactionnelle des lettres envoyées. Entre le début et la fin du roman, on constatera les résultats des bons conseils de son professeur de littérature et on pourra surtout percevoir une empathie naissante dans les propos de Charlie.
Tout est lié, j'ai eu la sensation d'une œuvre très construite avec plusieurs niveaux de lecture, il s'agit d'un roman qui parle de l'adolescence et qui le fait d'une manière mature, parfois crue. Il y a de la drogue, du sexe et de l'alcool mais pas trop, c'est juste que ça fait partie du quotidien de beaucoup d'adolescents et Charlie, dans son intégration au monde, ne fera pas exception à la règle.

Tout sonne juste dans ce livre, on se plonge dans cette correspondance fictive, on essaye de comprendre et on s'attache, autant à Charlie qu'aux autres protagonistes.
C'est un livre dont la thématique vise un public adolescent mais il est trop bien fait et trop touchant pour qu'eux seuls en profitent.
Le livre nous propose de vivre un moment fort de la vie de Charlie. Si les sujets abordés sont assez classiques, l'univers et la narration sont tellement bien construits que chacun est libre d'avoir son propre ressenti. On n'en ressort pas indemne !

Pas Raccord: auteur, Stephen Chbosky
                      Éditeur, éditions Sarbacanne, le livre est aussi trouvable sous le titre le monde de Charlie.

dimanche 6 septembre 2015

Parasyte

Source : Wikipedia
Shin a eu de la chance : un parasite doté d'une conscience a pris possession de son bras droit. Cela aurait pu être pire car l'objectif premier de la bestiole était le cerveau du jeune homme.

D'autres n'ont pas eu cette chance, le parasite qui a attaqué le garçon n'était en effet pas seul. D'un nombre indéterminé, de nombreux parasites ont en l'espace d'une nuit pris possession d'humains. Si les humains possédés sont atteints au cerveau, ils n'y survivent pas. Comme si cela ne suffisait pas, les parasites ressentent le besoin de manger la chair de créatures semblables à celles qu'ils possèdent.
Le parasite de Shin est un parasite imparfait car il n'a pas le contrôle total du corps du garçon mais seulement de son bras droit. Shin et son parasite "Miggy" devront lutter pour leur survie contre des parasites anthropophages et intransigeants face à l'imperfection de nos héros. Le tout en faisant attention pour les deux camps, à ne pas être démasqué par les humains ordinaires.
Les parasites sont des êtres dangereux : si, en temps normal, ils peuvent se mêler à la foule, il n'en est pas de même sous leur véritable forme. En fait cette dernière se résume à plein de gros yeux, de très grosses dents et plein de tentacules qui coupent.

Un atout de Parasite, c'est le contraste entre la vie quotidienne et le combat perpétuel face aux parasites.
L'auteur a choisi un rendu réaliste pour les diverses situations de conflit et de danger. Cela tranche pas mal avec les combats très originaux que se livrent Shin, Miggy et les autres parasites. Aussi, lutter pour sa survie est une chose, mais ce n'est pas une raison pour qu'un parasite (soucieux de son intégration en société), oublie en pleine course-poursuite en taxi de dire au chauffeur de garder la monnaie.
Les parasites ne sont ni bons ni mauvais, ils sont ce qu'ils sont, et ne se jugent pas néfastes et s'estiment même utiles puis-ce qu'ils régulent, grâce à leur tendance au cannibalisme, le nombre d'humains sur Terre.
C'est d'ailleurs la grosse réflexion qu'amène Parasite, à savoir la place de l'homme sur terre, les parasites servant à mettre à mal notre position d'espèce dominante.

Shin n'a pas le choix car les parasites se repèrent entre eux, il leur est donc continuellement opposé. Il doit constamment faire face à la mort. Il a aussi l'obligation de garder le secret sur sa nouvelle nature car Miggy lui-même n'hésiterait pas à tuer les proches du héros rien que pour préserver le secret de son existence.
Shin, face à cette nouvelle vie, change de comportement et de manière de voir le monde au fil des dix volumes du manga.
Shin et Miggy ne sauveront pas le monde dans Parasite, ils n'ont pas cette importance, mais à travers son combat contre les parasites, Shin verra son statut d'humain remis en cause et par là même, il pourra faire évoluer sa vision de la vie.

The Wire

Source : seriable.com

A Baltimore, le trafic de drogue a pignon sur rue. Mais grâce à l'opiniâtreté de l'inspecteur McNulty, une brigade spéciale de Police est créée afin de faire tomber Avon Barksdale, un des plus gros bonnets de la pègre locale. Pour démanteler le réseau de Barksdale, la brigade nouvellement formée va disposer d'un atout de poids : les écoutes téléphoniques. Ces dernières, onéreuses, sont rarement utilisées dans ce cadre d'affaire, de quoi mettre à mal le mode opératoire des trafiquants...

 L'enquête sur le trafic de drogue sert surtout de fil rouge à la découverte de Baltimore et du quotidien de ses habitants. On a donc différents points de vue sur le déroulement de l'histoire, à commencer par celui du camp face à la Police, celui des dealers et autres gros bonnets de la pègre. La place accordée à leur quotidien dans The Wire est plus que conséquente car ce dernier fait partie intégrante de l'intrigue, un quotidien qui, comme pour celui des policiers, n'est pas stéréotypé.
 Au fil des saisons, d'autres milieux sociaux vont se greffer à l'intrigue comme les milieux ouvrier, scolaire, et politique, ce qui permet de suivre l'histoire dans sa globalité. The Wire n'est donc pas qu'une série policière mais une véritable série sociologique qui détaille les rouages de la ville de Baltimore et qui le fait de manière humaine, en nous permettant de suivre la vie de différents habitants et de comprendre leurs places dans l'organisation sociétale de la ville.

 La série fait cinq saisons de 12 ou 13 épisodes, sauf la dernière saison qui n'en a que 10. Les épisodes dure environ une heure, un format spécifique qui nécessite de se poser devant un épisode comme on se pose devant un bon film, histoire de bien tout assimiler. La série est filmée comme un documentaire, ce qui donne un aspect réaliste faisant facilement oublier au spectateur qu'il regarde une fiction. Cela n'empêche pas de s'attacher aux différents personnages dont on suit le quotidien, c'est même le contraire, car cela les rend plus crédible. La musique est quasiment absente, la série dispose de cinq génériques formidables et c'est quasiment tout, mais ce qui pourrait être une faiblesse est en fait une force, car le moindre bruitage contribue à nous immerger dans les rues de Baltimore. 

J'ai commencé à regarder la série pour sa description réaliste de la police américaine, des policiers au comportement crédible, et pas d'enquête qui dure juste le temps d'un épisode. Les flics croulent sous la paperasse à gérer et leur enquête est un véritable parcours du combattant. Tout ça pour dire que bien que la série ne soit pas une simple série policière, elle est quand même, dans ce domaine, une référence. J'ai beaucoup de choses encore à dire, trop sûrement.

 Je ne veux pas faire le fan-boy mais je crois sincèrement que The Wire est une véritable pépite. Il s'agit d'une plongée dans la vie de la ville de Baltimore et d'ailleurs c'est une série qui se vit plus qu'elle ne se regarde.

Steambot Chronicle

Source : spong.com
Bordel, que c'est moche ! Pourtant, j'ai chopé ce jeu à 5 euros en toute connaissance de cause et en sachant très bien qu'il ne fallait pas se fier aux graphismes. Mais j'avais beau être prévenu, j'ai été choqué car franchement, ce jeu est vraiment Moche !

Steambot Chronicles possède des textures extrêmement pauvres, dignes d'un logiciel d'apprentissage de conduite dans une auto-école. Quand à l'animation... pas fameuse non plus. En fait, même au tout début de la Playstation 2, le jeu aurait fait tache. Ce jeu aurait donc pu être une catastrophe rien que pour sa réalisation. Heureusement, si cette dernière laisse à désirer, l'intérêt et la profondeur sont, eux, bien au rendez-vous.

Le scénario est basique, on y incarne un jeune amnésique à la recherche de son passé. Celui ci se retrouve dans un pays qu'il ne connait pas même si tout porte à croire qu'il cherchait à le rejoindre avant la perte de sa mémoire. Dans cette nouvelle contrée, il faut gagner de quoi se nourrir, il ne faudra donc pas hésiter à faire de petits boulots en plus de la quête principale. Dans celle ci, on intègre très vite un groupe de musique dont la popularité fera que l'on aura très vite un rôle à jouer dans la destinée de cette nouvelle contrée.

Une grande partie de l'exploration et la totalité des combats se font à l'aide de robots à vapeur (ils ont un nom mais je ne me souviens plus lequel, voir mon profil...). J'ai eu un peu de mal avec la maniabilité, en effet, les jambes et le torse du robot se dirigent de manière séparée et il m'a fallu un peu de temps pour m'adapter.

Steambot Chronicles est un jeu d'aventure, pour gagner de nouvelles capacités, il faut obtenir de nouvelles pièces pour son robot. Le jeu est bourré de quêtes annexes et de petits boulots à remplir. Pour ce qui est de la quête principale, il y a plusieurs manières de l'accomplir et le jeu dispose de plusieurs fins. Les relations entre les personnages sont un élément important du gameplay, on peut sympathiser avec les autres membres du groupe et nouer des amitiés avec eux. Il est même possible d'inviter certaines "amies" dans notre appartement (enfin pour ça, il faut louer un appart bien sur...)

Steambot Chronicles est rempli de petits détails qui font que l'on s'attache très vite à l'univers et aux personnages du jeu.
C'est un très bon jeu pour peu que l'on arrive à passer la barrière des graphismes.

Une suite était prévue sur Playstation 3 mais visiblement le projet est abandonné, c'est vraiment dommage.

Jonathan Livingston le goéland




"Jonathan Livingston" est un goéland marginal parmi les siens , en effet ce dernier n'a qu'un but : voler, voler plus vite et toujours plus haut ! Seulement les frasques aériennes de Jonathan sont très mal perçues par le reste de son clan, en effet ce dernier ne comprend pas que l'on se serve du vol pour autre chose que se nourrir ...

"Jonathan Livingston" le goeland est une toute petite histoire tout public pleine de poésie. Jonathan et sa passion pour le vol, c'est un peu un précurseur dans un monde peuplé d'étroits d'esprits (en l'occurrence les congénères de Jonathan, le bec rivé vers la mer et sa nourriture qui refusent littéralement de s'élever ) on peut donc faire un parallèle avec notre propre histoire ...Ancienne comme probablement contemporaine .

"Jonathan Livingston" le goéland est cependant l'histoire d'une quête de liberté et de passion , une histoire courte (comme ma critique je sais ... ) mais belle que je vous conseille d'emprunter et de lire avec, je l'espère, délectation .

Superman : Red Son

Source: Urban Comics

Que se serait il passé si le vaisseau du jeune Kal-El s'était écrasé en Ukraine plutôt qu'au Kansas ? C'est simple Superman aurait été Soviétique ! C'est donc là le propos de ce Superman Red son , à savoir le comportement de Kal-El, sous doctrine soviétique bien sur . Mais également celui de Lex Luthor en bon sauveur des Etats-Unis sans aucun Superman pour lui voler la place ...ce qui est normal vu que l'homme d'acier est dans le camp ennemi ! Superman Red Son est un récit raconté à la première personne par Superman , de ses débuts comme icône du pouvoir soviétique à la fin de son règne en tant que chef suprême du parti, Un récit qui permet de voir que Superman a raison de craindre le pouvoir et toutes les déviances qui peuvent en découler.
Superman Red Son est une mini série de DC comics parue en 2003, scénarisée par Mark Millar (scénariste de Ultimates et Wanted entre autres ) , et dessinée par Dave Johnson et Killian Plunkett . Il s'agit d'un comics qui nécessite d'avoir quelques connaissances de l'univers DC afin de pouvoir apprécier les nombreux clins d'œils disséminés à travers les pages . Mais surtout pour ne pas être choqué et étonné par les différents événements hauts en couleurs du récit ( Batman ,Green Lantern , Wonder Woman ,les clones...en fait, toute la surenchère habituelle propre au comics " moule bites " ) qui peuvent choquer un non initié au comics super héroïques .
Il me faut bien reconnaitre que Superman Red Son n'est pas exempt de défauts, à signaler notamment une pirouette scénaristique un peu tirée par les cheveux, servant à minimiser les responsabilités de " Sup " vers la fin du récit . Un autre petit défaut à signaler, c'est le fait que même Russe, Kal-El est toujours appelé Superman, je ne sais pas si cela vient de la traduction mais cela m'a fait un peu grincer des dents ...
Les qualités, quant à elles, sont nombreuses : le récit, qui est original de par son contexte , mais qui se révèle également intéressant par rapport a la psychologie de Kal-El . Le désir de ce dernier de surprotéger son peuple, combiné à son pouvoir à la fois physique et politique l'amènent sans le vouloir à créer un nouveau pouvoir totalitaire . En effet les idéaux soviétiques qu'il défends vont pousser " Sup " à appliquer une espèce de " despotisme humaniste " Ceci est d'ailleurs le thème principal de Superman Red Son avec bien sur l'affrontement Lex Lutor contre Superman . Il est donc intéressant de voir le changement de comportement du nouveau " super-leader " soviétique .
Les dessins, sont beaux, d'un style qui se veux classique sans pour autant être trop communs, ce qui correspond bien à l'ambiance du récit. Ils possèdent un charme rétro , qui colle bien à l'ambiance de guerre froide du titre . Tout cela fait que le récit se dévore page après page pour finalement aboutir sur une fin qui , je pense saura vous surprendre agréablement !
Superman Red Son a réussi à me séduire et ce comic prouve que quand il est bien traité, Superman peut être un personnage vraiment digne d'intérêt.