vendredi 25 septembre 2015

Autoportrait de l'auteur en coureur de fond


Dans ce livre, Murakami nous parle de sa passion pour la course à pied. Qu'est-ce que peut bien lui apporter cette pratique au point d’en écrire un livre ? Il y a, bien sûr, les bienfaits physiques qu’amène une telle activité, mais de là à écrire un bouquin dessus ?

Mais dans ce livre, on apprend que Murakami a changé drastiquement de rythme de vie : lui qui était couche-tard et grand fumeur se met à dormir tôt, se lève aux aurores et arrête complètement la cigarette. Un changement de rythme de vie radical, une nécessité aux yeux de l'auteur s'il veut être capable d’enchaîner les kilomètres. Car oui, la course à pied est un sport très exigeant qui demande beaucoup d'efforts et cela, d'une manière constante.

Pour ce qui est de la constance, Murakami nous détaille bien le côté drastique de son mode de vie.
Quant à l'effort, l'auteur est doué pour nous faire comprendre en quoi une crampe au mollet est un redoutable adversaire !

N’empêche qu'on peut se demander ce que peut apporter ce goût de l'effort. C'est justement sur cela que s’attarde le livre : les bienfaits tirés de la pratique de la course à pied, en tant qu'individu, mais surtout en tant qu'auteur. On en revient donc finalement au titre du livre.

Dans ce livre il s'agit de comprendre en quoi chez Murakami écriture et course sont intimement liées. Un lien qui peut sembler étrange, car les 2 disciplines semblent à priori très différentes. Cependant, l'auteur, avec son écriture claire et précise, arrive à nous montrer en quoi les deux disciplines peuvent être bénéfiques l'une à l'autre, effort de création et exercices physiques réguliers pouvant être intimement liés.

Si on s’attarde sur la création, on peut remarquer que Murakami met parfois un peu de lui dans ses personnages :
le héros de la « Course du mouton sauvage » a ainsi un mode de vie très dissolu avec notamment une grosse consommation de cigarette et d'alcool.

Tout le contraire du héros de « Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil » qui, lui, a une vie bien ordonnée, saine, et court régulièrement.
La raison de la différence entre ces deux protagonistes, c'est simplement à quelle période de la vie de Murakami les deux livres respectifs ont été créés. Le premier des deux romans ayant été écrits avant que l'auteur change de rythme de vie (ce qu'il fit vers ses 30 ans).

Si on peut tout à fait s’intéresser au côté purement sportif du livre, on peut aussi, pour peu que l'on aime l'auteur, y trouver un grand intérêt. Le sujet peut sembler rébarbatif à ceux qui ont la course à pied en horreur, mais le livre n'est pas un pavé et il se lit vite,
Je vous le recommande vivement !

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